Chronique sur Oktoplut
Stéréo-Séquence, le 5 avril 2014 (mis en ligne le 13 juin 2014)
On a eu notre lot de bands qui
décapent chez Stéréo-Séquence dans les derniers mois. Je relis mes chroniques
sur nos tournages avec Gazoline, Rouge Pompier, Mordicus… Les mots « fort »,
« pesant », « puissant » et autres appellations du genre se
répètent inévitablement.
J’ai bien peur que celle-ci soit
du même genre. Mais à une différence près : jamais auparavant je n’avais assisté
à une performance aussi musclée (à part peut-être lors d’un des nombreux shows
de métal que j’ai vus au Colisée dans les années 80… Et encore).
Et rebelote, nous sommes de
nouveau chez Guitares Brousseau pour
filmer le duo Oktoplut (oui oui, ça
se prononce « Oktoplotte », c’est voulu). Probablement pour la toute
dernière fois : Rémi Brousseau et Stéfano Vellone, les deux luthiers qui
se partagent l’atelier-boutique, doivent assurément souffrir d’acouphènes au
moment où j’écris ces lignes. Stéfano se demandait d’ailleurs pourquoi on avait
besoin de micros. Je la ris encore.
Pendant que l’équipe de tournage
se délecte de cappuccinos et lattés gracieusement offerts par Jessy Fuchs, le
mec derrière Slam Disques (et
chanteur/guitariste de Rouge Pompier), les musiciens boivent (encore) de la Labatt
50. Déjà, ça donne un indice sur ce qu’on s’apprête à vivre.
J’ai pas envie de me répéter. Pas
le goût de vous dire encore une fois à quel point le port des bouchons était
vital, que les cloisons ployaient sous la vibration, que la basse me cognait
dans le cœur et m’éclatait les tripes. J’ajouterais seulement que les outils
accrochés sur les murs de l’établi tombaient les uns après les autres, que les
guitares en fabrication étaient sur le point d’exploser, et qu’on s’arrachait
les cheveux parce que même le matériel des ateliers voisins était sur le point
de se fracasser au plancher.
Septique? Je vous laisse en juger.